Introduction à la Symptothermie: une méthode d’observation du cycle menstruel.

31 octobre 2023

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Avant-propos

J’écris cet article à la suite d’une journée de formation en Symptothermie, une méthode que j’ai découverte il y a maintenant un an et que je trouve très pertinente dans ce chemin de connaissance de soi.

Cet article a donc pour but de vous faire découvrir une méthode vous permettant de mieux vous connaître.

Cet article est non exhaustif et ne suffit en aucun cas à la bonne utilisation de celle-ci.

Si vous êtes intéressée et que vous souhaitez l’utiliser, je vous invite donc à vous rapprocher de votre sage-femme (ou gynécologue) afin d’en discuter et d’échanger avec lui/elle à ce sujet. De plus, afin de l’utiliser CORRECTEMENT (surtout si vous souhaitez l’utiliser à des fins contraceptives), je vous invite à vous former à la Symptothermie. Certaines sages-femmes proposent une journée dédiée à celle-ci afin d’en sortir avec toutes les clés pour l’utiliser sereinement.

Enfin, cet article s’adresse également à toute personne désireuse d’en savoir plus sur le cycle menstruel.

La Symptothermie, kesako ?

Définition

La Symptothermie est une méthode d’observation du cycle menstruel: prise de température, observation des glaires cervicales, auto-palpation du col, ressentis internes… Elle peut être utilisée à des fins différentes:

  • comme moyen de contraception
  • comme un outil d’observation pour découvrir ses cycles et mieux se connaître
  • optimiser les chances d’être enceinte

Afin d’utiliser cette méthode, il vous faudra:

  • un thermomètre double décimale (Thermomètre basal – Moonly)
  • un tableau de Symptothermie (il vous permettra de poser toutes les données collectées)

Pour qui ?

La Symptothermie s’adresse à toutes les personnes désireuses d’en apprendre plus sur le cycle et leur fonctionnement interne.

Qu’allons nous apprendre grâce à cette méthode ?

Vous allez apprendre:

  • à savoir où vous en êtes dans votre cycle ( oui il se passe des choses entre la fin des règles et les suivantes !)
  • à savoir si vous êtes en phase fertile ou infertile (oui il y a des phases où on peut avoir des rapports sexuels sans contraception sans le risque de tomber enceinte, c’est pas génial ça ?!).
  • à observer votre corps qui évolue tout au long du cycle.
  • à determiner lorsque vous avez ovulé avec l’observation des glaires cervicales (pertes blanches) et la prise de température (en bonus, il est possible d’utiliser l’auto-palpation du col de l’utérus).
  • l’évolution hormonale au cours du cycle (car tout ne se joue pas au niveau des ovaires et de l’utérus).

Le cycle menstruel

La durée du cycle menstruel dure environ 28jours. Attention, ce nombre de jour est indicatif, il est dépendant de chaque femme et de chaque cycle.

Généralités

On repère 4 phases dans le cycle: les règles, la phase folliculaire, l’ovulation, la phase lutéale.

En Symptothermie, on peut diviser le cycle en 3 phases: phase infertile probable, phase fertile, phase infertile. Au cours des cycles, nous apprenons à identifier ces phases afin de savoir quand se protéger lors d’un rapport ou non (selon le projet).

Le cycle menstruel est initié par le cerveau et les ovaires répondent aux ordres de celui-ci, ils communiquent entre eux. Le cerveau, plus précisément le couple hypothalamus/ hypophyse, va sécréter de la FSH (Hormone folliculo-stimulante) et de la LH (Hormone lutéinisante). Les ovaires vont alors répondre en sécrétant des œstrogènes et de la progestérone.

Illustration de l'évolution hormonale du cycle menstruel.
Différentes phases du cycle.
Evolution hormonale du cycle menstruel

L

Les menstruations / Phase infertile probable

Tout au long du cycle, la paroi utérine s’épaissit (elle se remplit de capillaires sanguins) afin d’accueillir le potentiel ovule fécondé. Les règles sont donc un écoulement de sang du à la désagrégation de cette paroi. Elles sont le signe d’absence de fécondation.

Phase folliculaire / Début de la phase fertile

L’hypothalamus va donner l’ordre à l’hypophyse de secréter de la FSH (Hormone folliculo-stimulante). L’hypophyse va secréter cette hormone qui a pour but de faire grossir les follicules dans les ovaires. Cette croissance entraîne une sécrétion d’œstrogènes (par les ovaires) qui sert de feed-back à l’hypophyse. L’hypophyse répond en sécrétant en plus de la LH, hormone responsable de l’ovulation.

Donc durant cette phase, plusieurs follicules grossissent ensemble. A la fin de cette phase, seulement un arrivera à maturation.

–> On peut voir sur le tableau que durant cette phase, FSH, LH, et Œstrogènes augmentent.

Ovulation / Dernière étape de la phase fertile

Une fois le taux d’œstrogène à son pic (étoile noire sur le graphique), l’hypophyse va alors sécréter à son tour un pic de FSH et LH (triangle noir) déclenchant alors l’ovulation.

L’ovulation est le moment où le follicule mature va libérer et faire sortir l’ovule de l’ovaire afin qu’il soit récupéré par la trompe de fallope. Le sac du follicule reste dans l’ovaire. (Cf. les dessins en haut du graphique)

Phase lutéale / Début de la phase infertile

A cette étape, il reste dans l’ovaire, le sac dans lequel était l’ovule: le corps jaune. Le corps jaune a un rôle fondamental car il va secréter de la progestérone, une hormone qui va permettre la nidation s’il y a eu fécondation.

La progestérone a pour impact:

  • l’augmentation de la température corporelle.
  • changement radical de la qualité de la glaire cervicale (parfois même de la couleur, les glaires peuvent prendre une couleur un peu jaune).

En Symptothermie, on utilise ces signes afin de valider l’ovulation et par conséquent, définir l’entrée dans la phase infertile du cycle.

Afin de définir cette phase correctement, conférez vous à la suite de l’article.

Utilisation de la Symptothermie

La Symptothermie demande d’être assidue et rigoureuse, il y a une habitude à prendre quant à l’observation de ses signes. Cette méthode ne peut donc pas convenir à tout le monde et c’est ok ! Comme pour tous les moyens de contraception, il faut jauger le pour et le contre avant d’essayer.

La meilleure contraception c’est celle qui vous convient.

Les données à observer

OBSERVATIONS EXTERNES : les glaires cervicales et la températureOBSERVATIONS INTERNES: ressenti et palpation du col
LES GLAIRES CERVICALES:

Tout au long du cycle, les glaires cervicales sont amenées à évoluer. Elles sont à observer dès la fin des règles soit sur la culotte, sur le PQ (avant d’uriner) ou bien en allant les chercher au niveau du col.

Durant la phase fertile:
-blanchâtre, épaisse et crémeuse (+)
-blanchâtre, crémeuse et légèrement extensible (++)
-transparente, filante et très extensible (+++)

Durant la phase infertile:
-collante, grumeleuse parfois jaunâtre (J)
-absence de perte (/)
Il s’agit de son ressenti interne au niveau vaginal:
-Sec (S)
-Humide (H)
-Mouillée (M)
LA TEMPERATURE:
La température est à prendre avant de se lever. Elle peut être prise par voix buccale, vaginale ou rectale et elle
Attention, la voix utilisée pour prendre sa température doit être gardée tout au long du cycle.
Palpation du col (ouverture et dureté)
– Col fermé, similaire au bout du nez (CF)
– Col intermédiaire, ramolli (CI)
– Col ouvert, similaire aux lèvres (CO)

Comment utiliser ces données ?

Pour rappel, l’utilisation de ces observations a pour but de définir les différentes phases du cycle au fur et à mesure qu’elles se déroulent. Les conclusions se tirent d’observations et non de prédictions.

Voici le tableau à remplir avec toutes vos données (retrouvez le lien pour l’imprimer à la fin de l’article dans la partie « liens utiles »):

Tableau vierge de Symptothermie
Tableau vierge de Symptothermie
Les 3 phases du cycle menstruel

Le début des règles signent le début du cycle, nous sommes en Phase infertile probable. Vous pouvez utiliser I, II, III selon l’abondance des règles.

La phase fertile:

débute au jour 6 donc à partir de ce jour, il faut :

  1. être attentif et noter sur le tableau les glaires observées, la prise de température ainsi que ses ressentis internes.
  2. selon le projet, utiliser un moyen de contraception lors d’un rapport sexuel avec pénétration (préservatif masculin ou féminin, diaphragme etc…).
  • Les glaires cervicales:

Durant cette phase, les glaires vont être de plus en plus élastiques, filantes et transparentes (se référer au 3 stades différents dans  » Observations externes / glaires cervicales »); et votre ressenti interne va être de plus en plus humide. Notez ces ressentis dans la ligne du soleil (+, ++, +++, J, /)

  • Températures: Définir ses 2 plateaux.

Durant cette phase fertile, un plateau bas dans vos températures va être défini, il permettra ensuite de définir le plateau haut.

Le plateau bas peut être déterminé en ayant pris au moins 4 températures sur 6 jours consécutifs. Une fois ces températures prises (4minimum, 5, 6 ou +), le plateau bas est défini par la température la plus haute d’entre elles.

Petites subtilités:

  • Attention aux facteurs qui peuvent jouer sur les températures (fête, alcool, fièvre, insomnie, gros repas la veille au soir, choc émotionnel…). Dans ces cas là, mieux vaut ne pas la prendre en considération ou du moins, la mettre entre parenthèse.
  • Vous pouvez prendre plus de 4 températures (surtout s’il y a eu des facteurs externes) afin de pouvoir en éliminer certaines hautes qui auraient pu être faussées ou qui gêneraient la détermination du plateau haut (voir en exemple les tableaux de Symptothermie remplis).

A un moment dans votre cycle, vous allez observer un changement radical dans l’aspect de vos glaires. Elles vont devenir grumeleuse et parfois jaune alors que la veille elles étaient toutes filantes et transparentes. Prenez bien votre température ce matin là c’est peut être signe que l’ovulation a eu lieu ! Pour en être sûre, il faut le valider avec les prises de température et son plateau haut (= hausse de la température corporelle du à la progestérone libéré par le corps jaune).

Le plateau haut (signe d’une ovulation passée), peut être validée avec 3 températures prises sur 4 jours consécutifs. Pour le valider, il faut que:

  • la 1ère température haute soit supérieure de 0,05°C au plateau bas
  • la 3e température haute soit supérieure de 0,2°C au plateau bas

Dans le cas où il y a un oubli de température ou si la température est de nouveau basse, alors il faut prendre une 4ème température. Dans le cas où, la 4ème température n’est toujours pas bonne alors on ne peut valider le plateau haut, nous sommes toujours en phase fertile, il faut continuer à prendre ses températures jusqu’à remplir ces critères.

Je récapitule. Afin de valider son ovulation (^) et fermer cette fenêtre de fertilité, il faut avoir observé:

  • un changement durable de ces glaires cervicales ( J ou /)
  • une hausse de température significative (voir les conditions au dessus)

Il faut que ces 2 conditions soient réunies afin de fermer cette fenêtre de fertilité et se considérer en phase infertile. La phase infertile démarre donc 3 jours minimum après l’ovulation (^). (L’ovulation (^) ne peut être validée et notifiée sur le tableau qu’après avoir validé ses 3 ou 4 températures du plateau haut).

Voici pour exemple 2 tableaux de Symptothermie rempli:

Le saviez vous ?

  • Pourquoi la durée du cycle est variable ? Quelle est la phase susceptible de durer plus ou moins longtemps ?

L’hypothalamus donne les ordres à l’hypophyse de sécréter les deux hormones, FSH/LH. Cependant, l’hypothalamus est sensible aux émotions et traumatismes et tout autres facteurs extérieurs. Par conséquent, la phase la plus susceptible d’être variable (en jour) est la phase folliculaire car c’est durant cette période que le couple hypothalamus/hypophyse joue un rôle prépondérant. Lors de la phase lutéale, seuls les ovaires et le corps jaune sont actif. Une fois cette phase initiée, il est rare qu’elle puisse être perturbée.

  • Si une trompe est non fonctionnelle ou absente d’un côté (ex: côté droit) mais que l’ovaire (ici droit) est toujours présent et fonctionnel alors il est possible que la trompe du côté opposé (gauche) prenne le relais et vienne chercher l’ovule (du côté droit).
  • Si votre phase lutéale dure moins de 11jours, alors c’est un signe que votre corps sécrète peu de progestérone. Le manque de progestérone peut impacter la nidation d’un ovule fécondé et générer des difficultés à démarrer son projet grossesse.

Les fausses croyances

Chaque cycle est différents selon les femmes, ils peuvent être longs parfois irréguliers. La question à vous poser est  » est-ce que la longueur ou l’irrégularité de mes cycles me dérangent ? ». Si tel est le cas, vous pouvez en parler à votre gynécologue ou votre sage-femme afin de vérifier l’aspect médical. Si rien n’en ressort, vous pouvez consulter un ostéopathe. On vérifiera au niveau fonctionnel le bon déroulement du cycle.

La symptothermie est fiable, seulement il faut être rigoureuse et assidue et ne pas faire sa propre tambouille.

Et l’ostéopathie ?

Je vous propose lors de mes séances de faire une pause afin de prendre du recul sur l’environnement dans lequel vous vivez. Puis, grâce à l’anamnèse (le temps d’échange verbal) et la partie pratique, nous essayons de comprendre comment votre corps fonctionne dans cet environnement. Ainsi, nous pouvons être amenés à balayer les différentes sphères pouvant impacter le fonctionnement du cycle menstruel:

  • sociale, familiale et professionnelle
  • physique et émotionnelle).

Nous pourrons ensuite vérifier la mécanique du petit bassin et le bon fonctionnement hormonal (ceci ne remplace en aucun cas des dosages); ainsi que libérer le corps de potentielle charge émotionnelle.

Voici une liste non exhaustive des motifs pour lesquels vous pouvez consulter:

  • règles douloureuses
  • douleurs durant les rapports
  • cycles irréguliers
  • infertilité

Liens utiles pour en savoir plus !

Si vous souhaitez creuser davantage le sujet, voici des liens vers applications, contenu PDF, site internet, livre… :

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