Formation ostéopathique avec Elisa BOILLOT
« Dans le règne animal, la femelle n’accouche que si elle se sent en sécurité et pas observée »
Michel ODENT
Je voudrais vous transmettre l’envie d’être actrice dans votre accouchement et faire en sorte que vous ne le subissiez plus. J’ai envie de vous voir grandir et prendre confiance en vous en traversant cette magnifique épreuve. Nous ne devrions pas en avoir peur mais avoir l’envie d’y aller car au fond notre corps sait.
Table des matières
Du 10 au 12 mars 2023, j’ai suivi une formation avec Elisa BOILLOT, sage-femme D.E. et ostéopathe D.O., sur l’accouchement et le post partum dans le but de savoir :
- Dépister les pathologies du post-partum
- Accompagner l’établissement de la relation Mère-Enfant et Père-Mère-Enfant
- Faciliter le retour à la physiologie
Le pronostic obstétrical va dépendre de l’évolution de la grossesse. De quoi convaincre les femmes de s’écouter et de prendre soin d’elles dès le début la grossesse !
Nous avons donc étudiés différents sujets (liste non-exhaustive): l’accouchement naturel et médicalisé, les cicatrices, les extractions instrumentales, la césarienne, le baby-blues, la sexualité…
L’accouchement se prépare ! Ne vous en remettez donc pas uniquement au corps médical le jour-J si vous souhaitez être actrice lors de l’accouchement. Voici donc quelques informations et réflexions que j’ai envie de vous partager parce que :
« L’ignorance est la base de toute gouvernance »
« L’information éclairée permet l’adaptabilité, l’adaptabilité instaure la sécurité, la sécurité autorise le lâcher prise. »
Accoucher ou enfanter ?
- Accoucher : au XII siècle, dérivé de -a et de -coucher qui signifie « se coucher, s’aliter ».
- Accoucher une femme : aider une femme à mettre au monde son enfant.
- Enfanter : mettre au monde un enfant, faire naître.
Derrière le verbe « accoucher », on imagine plutôt une femme mettant au monde un enfant en position allongée sur le dos (position gynécologique) avec une équipe médicale actrice prenant les devant; alors qu’au travers du verbe « enfanter », on imagine la femme actrice et une équipe médicale présente pour l’accompagner mais en retrait, prête à agir uniquement si nécessaire.
L’ocytocine
Sachez que l’équipe médicale peut facilement et sans vous demander votre accord, vous injecter par perfusion de l’ocytocine de synthèse. L’ocytocine, qu’est ce que c’est ? Une hormone normalement sécrétée par notre cerveau dans le but d’apporter du plaisir, du lâcher prise, de la sérénité, de la confiance. Elle permet aussi plus mécaniquement les contraction de l’utérus et l’expulsion du placenta.
L’ocytocine naturelle VS les ocytociques de synthèse:
- L’ocytocine naturelle a une action périphérique (sur l’utérus et les glandes mammaires) et une action centrale qui permet l’amour de soi et et la confiance aux autres. Mettre le bébé sur le ventre de la mère à la sortie et permettre au bébé de faire sa 1ère tété permettent également cette sécrétion d’ocytocine naturelle et l’expulsion du placenta par la suite.
- Les ocytociques de synthèse agissent uniquement sur la périphérie : sur l’utérus et les glandes mammaires. Ils permettent un décollement du placenta plus rapide (c’est pourquoi il est souvent utilisé par l’équipe médical sur la fin) mais ils n’ont aucun impact sur le cerveau ! Les ocytociques de synthèse peuvent donc entrainer des troubles de l’attachement.
Sachez que dans le cas où il n’y a pas d’injection d’ocytocine de synthèse, un orgasme peut avoir lieu après l’expulsion, par exemple lors de la pose du bébé sur votre ventre. Par la suite, tous les orgasmes de la femme lors de ses relations sexuelles peuvent devenir plus grands. De quoi motiver la mère ET le père à réfléchir quant à son utilisation !
La péridurale et la rachianesthésie
La péridurale ou la rachianesthésie sort les parents de la tornade qu’est l’accouchement, laissant ainsi le bébé seul dans cette épreuve sans plus aucun panneau d’indication ! Elle diminue certes la douleur mais ne diminue pas pour autant le temps de travail :
- Elle accélère la phase de dilatation (1ère phase) mais ralentit l’engagement dans le bassin (2e phase) et l’expulsion ( 3e phase).
- Elle diminue les contractions utérines et les efforts expulsifs (les efforts de pousser) deviennent inefficaces.
- Elle provoque un relâchement du périnée qui normalement guide le bébé.
Si vous avez le projet d’accoucher sans péridurale, c’est possible mais cela se prépare. Faites vous aider tout au long de votre grossesse en : ostéopathie, acupuncture, phytothérapie… Vous pouvez aussi faire appel à une Doula qui pourra être présente lors de l’accouchement pour vous soutenir et vous guider (elle ne remplace pas le corps médical).
Le rôle du père ou de l’accompagnant* :
- être le rock dans la tempête
- apporter protection et sécurité à la mère pour favoriser son lâcher prise
- soutenir les désirs de la mère, notamment face au corps médical
*car les pères ont le choix d’être ou non présent lors de l’accouchement. Seulement, s’il ne veut pas être présent, assurez vous qu’une autre personne soit présente pour accompagner la mère.
Les droits de la femme et du couple :
- choisir sa position
- chanter (avez-vous entendu parlé du chant prénatal ?)
- bouger
- choix de la péridurale ( si c’est non, c’est non )
- clampage tardif
- sortir et accueillir soi-même son enfant (le père ou la mère)
- demander le changement de sage femme si celle attribuée le jour J ne vous convient pas.
- demander à avoir un moment seuls une fois le bébé arrivé (oui vous avez le droit de vouloir créer une bulle à vous trois sans personne autour).
Vous pouvez également lire d’autres de mes articles au sujet de la maternité : Formations « grossesse et préventions pédiatriques » avec Elisa BOILLOT
Cet article a pour but d’amener un questionnement, une réflexion, une conscience plus éclairée sur ce qui peut être fait. Le suivi médical est bien évidemment primordiale lors de la grossesse et le jour J, libre à vous de faire le choix d’enfanter en maternité ou à domicile (l’AAD se prépare avec une sage-femme spécialisée là dedans).